Thomas et Romain ont accompli des actions communes en début
de séjour puis au bout de quelques semaines, ils ont travaillé chacun sur leur
problématique.
Romain avait une problématique sur le développement de
l’agroforesterie et Thomas la poursuite du reboisement dans un contexte de
prévention et de refertilisation des sols.En tenant compte de l’expérience des stagiaires des années passées où les plants avaient trop souffert pendant le voyage jusqu’à Ikamby, aucun arbre n’a été acheté à Tana, seules des graines ont été achetées (eucalyptus, acacia, neem (insecticide), poivre rouge, moringa…)
Arrivés à Ikamby, Thomas et Romain ont remis la pépinière en
état et ils ont fait l’entretien, la taille et l’élagage des arbres plantés les années précédentes. Ils ont
repiqué des plants qui étaient restés en pépinière (mélia, grevillia, palissandre,
eucalyptus, acacia…). Ils ont également fait un inventaire des arbres qui ont
repris et pour lesquels l’avenir est assuré.
Ils ont été rejoints début juillet par Lucas Bluntzer et
Pierre Belbeo’ch, les stagiaires 2010 et 2012 qui sont satisfaits de voir
qu’une partie de leurs plants a bien poussé.Après cette phase de travail commun, Romain et Thomas ont travaillé chacun sur leur problématique.
5000 graines ont été semées, environ 80% ont germé. Une des
difficultés des jeunes plants est les dégâts causés par les animaux, les chiens
surtout dont il a fallu protéger les plants.
Au cours de leur voyage, ils ont fait la connaissance d’un ingénieur
en développement territoriale, Yann, qui est chargé du développement pour l'entreprise VIDZAR (grande
compagnie Malgache). Celui-ci travaille déjà au sein de petit village Malgache
en leur apportant du savoir-faire et des techniques de plantations
particulières. Ils ont passé une semaine avec lui pour apprendre les techniques
d’agroforesterie.
Dans les cultures en terrasse, au bord, on creuse un sillon
d’un mètre de profondeur dans lequel on met le compost (reste des récoltes,
taille des arbres..). Entre deux terrasses, du vétiver est planté afin que leur
système racinaire évite l'écroulement de la terrasse supérieur dans le sillon.
De plus, le système racinaire si important joue le rôle de barrage pour l'eau
ce qui permet de maintenir l'eau dans les terrasses.
Après analyse de terrain et étude des parcelles, 3 parcelles
ont été aménagées à Ikamby :
·
une parcelle avec culture en couloir (celle où il
y a des ananas),· une parcelle avec des sillons (ancien champ de manioc) où sont semés des oignons, carottes, poivrons, chou, haricots, pomme de terre.
· une parcelle de moringa
Dans les sillons 200 pieds de vétiver ont été repiqués, de
l’acacia et du Neem. Le travail pour repiquer a été très fatigant car le
terrain, du fait de l’érosion, était très dur et difficile à bêcher.
Des arbres fruitiers, corossols, caféiers, avocatiers,
pamplemousse, bananiers ont aussi été repiqués.
Deux couples ont été formés. Ils doivent assurer l’entretien
des plants qui n’ont pas encore repris et qui doivent être arrosés.
L’association a déjà réglé leurs salaires à Cécile jusqu’en décembre.
Les stagiaires ont pu échanger avec les habitants du village
qui ne sont pas impliqués dans le projet de reboisement car actuellement toutes
les plantations ont été faites sur les terrains du centre Miora. Il faudrait
qu’ils puissent profiter des plantations sur leurs terrains pour pouvoir vendre
leur production. De toute façon, il n’y a plus de terrain disponible proche du
centre et sur les terrains plus éloignés, Lucas en a fait la triste
l’expérience en 2010, tout est volé ou vandalisé.
Il faudra donc en 2016, entretenir les plants faits en 2015
et développer les techniques d’agroforesterie pour les habitants du village en
leur fournissant les plants. Cécile n’étant pas favorable à la gratuité des
plants, nous envisageons avec elle un système de micro-crédit. Nous en avons parlé avec elle au téléphone le 4 octobre,
l’idée semble vraiment lui plaire.
Thomas et Romain ont vécu une belle aventure et sont très
contents de leur séjour à Madagascar. Ils sont satisfaits du travail accompli.
La relève pour 2016, est assurée, nous avons déjà au moins deux stagiaires
intéressés pour partir.