mercredi 7 janvier 2009

Nouvelles du Centre et voeux de Cécile

Chers amis,
C’est avec grand plaisir que nous avons accueilli Catherine Ciuba et ses élèves à Ikamby car cela nous donne l’occasion de vous parler de nos projets et du travail accompli mais aussi aussi parce votre soutien nous donne du courage pour continuer.
L’école d’Ikamby accueille maintenant 20 enfants de 3 à 6 ans et 2 institutrices s’en occupent à tour de rôle. Les institutrices, Marie Angèle et Marie Odette sont deux anciennes nounous de Tananarive ; elles parlent très bien français et font du bon travail.
26 enfants des villages avoisinants et plus âgés sont scolarisés à Ambalavao dans 3 écoles de la ville et sont logés dans 6 ‘maisons d’enfants’ que je loue pour eux. Ils sont autonomes, font le ménage, la cuisine et les courses et je leur rends visite environ une fois par semaine.
Cette solution permet aux enfants d’aller à l’école tous les jours, de faire leurs devoirs dans un environnement stable et dans des conditions d’hygiène correctes.
Le bâtiment de l’école maternelle déjà fonctionnel ne suffit pas et je voudrais en construire un deuxième pour pouvoir accueillir au moins 30 enfants supplémentaires .Les mamans sont encore récalcitrantes car elles voudraient que la scolarisation des enfants soit totalement gratuite ce que je refuse.
Je demande un peu d’argent aux parents, du riz ou des haricots pour les obliger à participer aux frais d’écolage. Je refuse la gratuité pour essayer de lutter contre la mendicité qui reste une habitude malgache héritée en partie du colonialisme et pour pousser les habitants d’Ikamby à s’autonomiser.
Des associations de femmes se sont ainsi créées ; la cotisation est de 200 Ariary (environ 15 centimes d’euros) par mois. Les femmes achètent du riz pendant la moisson et pendant la période de soudure du riz elles le revendent quand le prix du riz est au plus fort. Les associations de femmes fonctionnent bien, elles commencent à faire de petits bénéfices mais, par contre les associations d’hommes ne fonctionnent pas encore.
Certains adultes demandent des cours d’alphabétisation et c’est un des grands projets en gestation ; les adultes pourraient venir 2 fois par semaine pour apprendre à lire et à écrire et je pourrais aussi en profiter pour leur parler hygiène, planning familial (un sujet encore très tabou) et aussi recyclage des déchets.
Mon métier d’infirmière me permet aussi de recevoir les habitants des villages voisins pour soigner ceux qui ne peuvent aller en ville (Ambalavao est à une heure de taxi-brousse d’ikamby). Les maux les plus fréquents restent les diarrhées –surtout chez les enfants-, les bronchites et le paludisme rapporté par les ouvriers en provenance de la côte.
Les notions de développement durable- si à la mode en Europe- ont encore beaucoup de mal à parvenir jusqu’à nous et pourtant nous en aurions grand besoin.
Le prix du carburant nécessaire pour arroser les plantations et mettre en eau les rizières est énorme, de plus l’installation actuelle ne fonctionne pas bien. La société BUSHPROOF contactée par CODEGAZ envisage de modifier le réseau actuel et des travaux de forage et d’adduction d’eau sont prévus en 2009.
Des panneaux solaires et une éolienne pourraient être un apport quasi indispensable à nos cultures, en harmonie avec l’environnement d’Ikamby et tellement moins onéreux !
Nous avons été très heureux d’accueillir Patricia, Catherine et tous leurs élèves car cela nous donne l’énergie de continuer et nous savons que nous ne sommes pas seuls.
Cette visite fut une grande réunion festive et joyeuse. Ma famille, mes enfants, tous les habitants de notre petite communauté et moi-même attendons les visiteurs avec beaucoup de bonheur ; Vous serez reçus simplement mais avec beaucoup de chaleur.
Bonne année à tous et à bientôt.

Cécile Moara.